Et si on partait à la pêche avec la Fédération Nationale des Stations Vertes !
Thèmatique : Éducation Espaces protégés Guides Initiative nationale Labels
La pêche c’est 1,5 millions de pêcheurs, 40 000 bénévoles, 2 milliards d’euros d’impact économique avec quelques poissons au bout de la ligne…. Directeur de la Fédération Nationale des Stations Vertes qui comptent 25 Stations Pêche, Philippe Bernez nous parlent de ces stations où au-delà de la pêche classique, on vient pratiquer la pêche loisir !
VA/ Les Stations Pêches, c’est une particularité des Stations Vertes ?
C’est vrai qu’au niveau des Stations Vertes, il y avait cette préoccupation dès l’origine d’avoir une valorisation du loisir pêche, et encore plus à présent avec le développement du tourisme durable. Et donc sur l’ensemble de notre réseau de 500 Stations Vertes, nous en avons 25 labélisées Station Pêche et le but, c’est vraiment, le développement d’un loisir Pêche mais aussi, en même temps, de valoriser un patrimoine naturel particulièrement prisé des familles. En outre, le label Station Pêche a été pour notre réseau travailler ensemble avec d’autres acteurs. C’est donc quelque chose à développer, qui s’inscrit dans cette pratique des activités de pleine nature, avec effectivement ce regard et ce marquage qui vient compléter l’engagement de Stations Vertes.
VA/ Qui pratique la pêche, des retraités, des familles, des jeunes ?
Il y a deux types de public : le public traditionnel qui adhère à une association de pêche locale, ou des gens qui viennent soit en vacances, soit à la journée passer une journée pour découvrir. Le public classique serait quand même plutôt un public familial, en séjour, qui vient passer un petit moment de découverte parce que c’est aussi l’occasion de travailler avec les moniteurs guides de pêche. Ces derniers permettent d’avoir des explications sur le type de poisson que l’on peut prendre mais aussi des éclairages sur l’entretien des berges, l’aménagement des cours d’eau et les réalités des plans d’eau. Notamment parce que par exemple certains endroits peut donner l’impression d’être laissé à l’abandon alors que ce n’est pas le cas, ce sont juste des espaces protégés où les poissons viennent frayer. L’aspect éducation à l’environnement est donc également un élément primordial.
VA/ Peut-on pêcher partout ? Certaines rivières s’y prêtent-elles plus facilement ? Des régions sont-elles plus connues pour la pêche ?
Alors, c’est vrai qu’au niveau du classement des cours d’eau ; il y a la première et la deuxième catégorie. Ensuite, il faut impérativement avoir une carte de pêche, c’est obligatoire. Elle s’achète principalement sur internet, sur le site dédié que la Fédération Nationale de la Pêche mais est aussi vendue dans les offices de tourisme. Cela permet de toucher un public plus large. Par le passé, il fallait passer par une association locale et en être adhérent alors que dorénavant, on peut prendre une carte de pêche juste pour une journée, pour aller regarder, découvrir, sans être forcément adhérent. La carte permet alors de pêcher sur un tronçon donné et offre alors la découverte de la pêche à des publics très différents. Dans ce type de cas, c’est plutôt un mode de détente, une activité de loisir de pleine nature, avec aussi toutefois des parcours passion qui s’adressent à des publics plus initiés venus pêcher à la mouche ou le carnassier. Mais c’est là un tout autre public.
VA/ Cela nécessite-t-il beaucoup de matériel ? Un budget conséquent ? Ou cela reste-il accessible à tous ?
Là aussi tout dépend le type de pêche que l’on pratique. Si l’on est sur un parcours passion, c’est vrai qu’il faut un équipement très sophistiqué. Toutefois, la Fédération Nationale de la Pêche a développé deux types de parcours, des parcours Découverte et des parcours Famille. Ces parcours-là ont vocation à initier à la pêche des personnes néophytes. Et dans ce cas, les associations locales de pêche organisent des animations et mettent à disposition du public une canne à pêche, ce qui permet de montrer aussi bien aux adultes qu’aux enfants comment on pêche et de les familiariser à l’utilisations de la canne à pêche. Cela se fait le plus souvent dans le cadre d’animations ponctuelles ce qui permet de découvrir le loisir pêche sans forcément faire l’acquisition de matériel.
VA/ La pêche loisir, c’est le plaisir d’attraper du poisson pour le… déguster ? Le… relâcher ?
C’est ce qu’on appelle le « No Kill » que l’on prône conjointement avec la Fédération Nationale de la Pêche. Il faut rappeler que les Stations Pêche sont dans une démarche écotouristique. Elles représentent à la fois les Stations Vertes engagées dans le tourisme durable et les Stations de pêche qui ont des équipements, des animations et des parcours de pêche avec parfois des guides accompagnateurs de pêche qui mettent en place des panneaux d’information. C’est donc tout un travail pédagogique d’éducation à l’environnement pour expliquer le type de poisson que l’on peut trouver mais aussi faire découvrir des poissons moins connus que l’on ne penserait pas voir dans son assiette mais qui peuvent être excellents. Quoi qu’il en soit, dans notre démarche, le but n’est pas de pêcher pour manger mais plutôt d’ouvrir les espaces de pêche au grand public pour à expliquer à la fois leur gestion et le type de poisson que l’on y trouve. C’est aussi l’occasion d’organiser des évènements de nettoyage des berges pour préserver la bonne qualité de l’eau.
VA/ Peut-on tout pêcher ? Est-ce systématiquement réglementé ? Quid de la pêche durable ?
Alors, effectivement, ily a des contrôles, des garde-pêche qui sont là pour vérifier si les personnes ont bien la bonne carte , a bien le droit de pêcher, sinon, elle s’expose à une contravention. Après, le phénomène de pêcher pour remettre à l’eau est aussi une activité de plus en plus prenante parce qu’il y a cette éducation, cette envie de durabilité, et cette volonté de raccorder le loisir pêche à d’autres activités de pleine nature. Cela s’inscrit dans le même esprit que l’escalade par exemple, où le but n’est pas d’aller déranger quand on découvre des nidifications d’oiseau. L’idée est donc d’avoir des activités de pleine nature respectueuses de l’environnement dans lequel on se situe.
VA/ Il existe plusieurs techniques de pêche, pêche à la ligne, à la mouche, etc. Lesquelles seraient les ou la plus en vogue actuellement ?
Il y a des concours de pêche à la mouche qui effectivement drainent beaucoup de monde. Il y a la pêche au carnassier où les gens arrivent presque une semaine avant, la nuit sur un bateau, pour repérer les endroits où les carnassiers se situent. Après, cela dépend des lieux mais il faut souligner que la France a une offre de pêche loisir très importante, quelles que soient les régions, avec des pratiques très différentes d’une territoire à l’autre, qui permettent de répondre, pour le monde des pêcheurs aguerris, à une demande de plus en plus forte. En revanche, dans notre démarche, le but reste d’amener les gens à découvrir ce monde de la pêche, ce loisir pêche, pour éviter quelque peu la caricature de l’ancien temps où le monsieur pêchait et madame dépecer le poisson pour le manger après. Là, au contraire, on explique vraiment toute cette richesse autour du monde de l’eau, que ce soit les rivières, les plans d’eau, etc.
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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