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« Nous y voilà, nous y sommes »

| Publié le 28 mars 2020
Thèmatique :  Conseils   Livres   Monde 
             

Ecce homo : l’être humain est ainsi fait qu’il lui faut chaque fois toucher du doigt la catastrophe pour réaliser à quel point le monde dans lequel il vit est une merveille absolue et combien toute forme de vie est précieuse. Aussi, je le dis ici sans aucun cynisme : merci à toi coronavirus pour ce coup de pied au cul aussi violent que salutaire…

Car, en vérité, si l’on veut bien prêter attention trois secondes aux indicateurs les plus objectifs qui soient : les chiffres*, l’immense majorité des signaux indiquant l’état de santé de notre Humanité sont au vert. Je n’en citerai ici que quelques-uns. La vieille malédiction d’Abel et Caïn ?… au cours des 20 dernières années, les homicides ont régressé de 65% sur la petite planète bleue. Plus de la moitié ! De fait, alors que des siècles durant le monde a pratiquement TOUJOURS été en guerre, plus aucun conflit d’importance entre deux nations n’est aujourd’hui possible (nous verrons plus loin pourquoi). L’autre grande malédiction : la pauvreté associée à la famine ? Elles ont été divisées par 4 en 30 ans tandis que les enfants mis au travail sont également 4 fois moins nombreux qu’il y a 15 ans ! Mais accélérons : violences faites aux femmes, répression de l’homosexualité, pays pratiquant la peine de mort sont en baisse constante sur la planète tandis que santé, liberté, tolérance et éducation progressent toujours. Des chiffres, rien que des chiffres.

Un indicateur pourtant pouvait nous mettre la puce à l’oreille. Pour la première fois depuis des décennies, l’espérance de vie a commencé de stagner, voire même de régresser dans les pays occidentaux, en France notamment. Responsables ? Les pesticides et autres saloperies que nous avons pris l’habitude d’ingérer en lieu et place de nourriture.

Car le point noir, le gros, le monumental Point Noir de l’histoire est bien là : Tout va bien pour nous, mais pas pour la planète. La planète va mal, la planète souffre, la planète convulse, la planète a commencé, lentement mais surement de… mourir.

Depuis des années, presque des décennies maintenant, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : les glaciers fondent avec les conséquences que l’on sait, la biodiversité est en grand péril : 26.000 espèces disparaissent chaque année de la surface de la terre (X100 depuis 1900). Un mammifère sur quatre est en voie de disparition, un mammifère sur trois VA disparaître. Nous avons écumé les mers et les océans au point de massacrer plus de la moitié (60%, bon sang !!!)) des poissons ; 360 millions d’oiseaux manquent à l’appel en Europe parce que 80% (les quatre cinquième !) des insectes ont été éradiqués. Quant aux abeilles si essentielles à notre survie, chacun sait ce qu’il en est.

Etc. etc. etc.

Alors Gaïa se cabre, Gaïa frémit et tremble : tornades, ouragans, canicules, tsunamis… l’Humain constate, l’Humain se calfeutre et geint, mais au final, l’Humain ne fait rien. Voici donc qu’est venu le moment d’une nouvelle catastrophe mondiale pour que cette créature un peu « dure à la comprenette » comme disent nos cousins Québécois réalise, ENFIN, qu’elle va non pas dans le mur, mais qu’elle y est, déjà !

Pour mémoire, les trois dernières catastrophes globales survenues sur terre ont débouché : pour la première guerre mondiale, sur la création de la Société des Nations, ancêtre de l’ONU et du futur gouvernement planétaire. Pour la seconde guerre mondiale (désolé, les majuscules, je n’y arrive pas), sur la disparition des colonies et la fin de l’exploitation des deux tiers des êtres humains par le tiers le plus vil. Pour l’invention de la bombe atomique, enfin, (70.000 morts à Hiroshima en l’espace d’une seconde puis 80.000 à Nagasaki, record absolu), sur l’impossibilité actée pour deux nations de se livrer à une guerre totale.

Alors, quel bénéfice l’Humain tirera-t-il cette fois de la catastrophe sanitaire que nous vivons ? Je n’en sais rien ; je sais juste que quand seuls les Chinois étaient touchés, nous continuions de festoyer sans vergogne. Puis ce fut au tour des Italiens d’être atteints mais, comme pour Tchernobyl, on s’est dit que « ça » s’arrêterait sûrement à la frontière ; ce n’était pas pour nous. A présent que nous sommes tous dans le même sac, nous redécouvrons, hagards, combien, à quelque point du globe que ce soit, nous sommes tous SEMBLABLES. Combien le lien qui nous unit les uns aux Autres est précieux et combien cette planète et la Vie que nous y menons sont en réalité extraordinaires et dignes d’être préservées.

Nous vivions dans la frénésie. De tout. Gaïa nous a scotché sur place, épinglés comme des insectes. Pour nous forcer à réfléchir. Réfléchissons.

Ce qui va se passer après ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais je sais néanmoins que cette crise qui suscite parmi nous autant de désespoir que d’élans de solidarité  (comme le vôtre, mon cœur pleure, chaque soir à 20 heure ; de peine autant que de bonheur) va être l’occasion d’une prise de conscience planétaire d’importance et qu’elle apparaîtra dans les livres d’Histoire comme marquant le début de ce que l’on nommera qui sait « le Grand Virage ».

Et lorsque je dis « je », je me fais simplement ici l’écho de voix bien plus nombreuses qui ressentent profondément en elles cet inéluctable devenir de manière quasi charnelle.

Qu’il me soit enfin permis, pour finir, de vous convier ardemment à écouter le magnifique texte écrit à ce propos, voilà plus de 5 ans, par Fred Vargas : « Nous y voilà, nous y sommes »…

Portez-vous bien, sœurs et frères humains. Les temps à venir vont être difficiles, mais pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, nous y ferons face TOUS ENSEMBLE.

* chiffres émanant des grandes agences internationales : ONU, BIT, OMS…


« Nous y voilà, nous y sommes » | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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