Emmener son chien en vacances : quand on veut, on peut !
La France est championne dans bien des domaines, mais pas toujours là où on aimerait la voir. On dénombre chaque année plus de cent mille animaux abandonnés par leurs propriétaires, ce qui fait de nous les champions d’Europe. Quel triste palmarès… Les deux-tiers de ces abandons ont lieu durant l’été, et ce, malgré les campagnes d’associations de protection animale, la colère de l’opinion publique, les lois qui ont été durcies… Où se cachent-elles, toutes ces personnes qui, les unes après les autres, ont suffisamment peu de cœur pour laisser leur animal au bord d’une route ? On ne le sait malheureusement pas, mais ce qu’on sait, c’est qu’emmener son animal en vacances, c’est tout à fait possible. Seule condition : de la bonne volonté.
Nous allons nous concentrer dans cet article sur le cas du chien, car il est clairement le plus complexe. Il n’est en effet pas très difficile de demander à son voisin ou à un ami de venir nourrir son hamster pendant une semaine, ou d’aller faire quelques caresses au chat pendant notre absence. Il est également plus facile d’emmener la cage du cochon d’Inde dans un gîte ou un camping que son Saint Bernard.
Alors, emmener son chien en vacances, c’est facile ? Pas forcément – mais si on aime son animal, cela fait partie intégrante des responsabilités que nous avons à son égard.
Cas n°1 : rester sur le territoire français
Si l’on décide de passer ses vacances en France, les possibilités sont multiples.
Côté transport, le plus simple reste de prendre la voiture : toutou reste à vos côtés durant le trajet, vous choisissez les durées des pauses pipi, et embarquez facilement toutes ses affaires (panier, jouets, croquettes…). Pour le train, avouons-le, la SNCF ne fait office d’exemplarité en matière d’accueil des animaux. Il faudra compter un demi-tarif pour emmener toutou avec vous, celui-ci devra rester en cage ou bien sagement à vos pieds (sympa sur un trajet de 7 ou 8h !), et porter la muselière. Des contraintes pour le maître comme pour le chien, qui peuvent en décourager plus d’un. Côté bus, ce n’est pas mieux, puisque aucune compagnie actuelle n’accepte les animaux à bord. La compagnie Ouibus a tenté de palier à ce manquement en créant OuiCroquette : un réseau de pet sitters qui permet aux clients de confier leur chien avant de partir en voyage. Disons que c’est un début.
On retiendra donc la voiture pour emmener sans contraintes son chien avec soi (pour l’avion, voir Cas n°2)
Côté hébergement, il y a du choix. Gîtes et campings sont généralement les plus à même d’accueillir les animaux, aussi bien par leur nombre que par les conditions proposées sur place (logement indépendant, espace extérieur…). Il existe aussi de nombreuses chambres d’hôtes pet friendly, au sein desquelles vous pourrez amener votre animal. Quant aux hôtels ou encore aux locations entre particuliers, c’est au cas par cas. Certains acceptent, d’autres pas, et il faut parfois payer un supplément pour faire venir son chien.
Pensez-y : lorsque vous faites une recherche de logement sur Internet, cochez « animaux admis » dans les filtres ! Certes, cela limite le choix, mais vous évitera également de longues heures de recherche pour rien…
Enfin, côté loisirs et sorties, il ne faut pas non plus hésiter à se renseigner auparavant, et à s’adapter. Il sera plus difficile de prévoir des journées shopping et musée que balade et randonnée ! Pour connaître les restaurants, lieux de balade ou encore plages qui acceptent les chiens, des sites comme Emmène ton chien (http://emmenetonchien.com) permettent de faire le tour des lieux pet friendly selon la destination choisie. La liste n’étant pas exhaustive, n’hésitez pas non plus à vous renseigner directement auprès des établissements, communes, etc.
Cas n°2 : partir à l’étranger
Les choses se corsent lorsque l’on décide de quitter la frontière.
Si l’on reste à proximité de la France (Belgique, Espagne, Italie…), et que l’on est en voiture, alors les complications sont moindres. Il faut simplement s’assurer d’avoir le passeport de son animal à jour, et se renseigner au préalable auprès de son vétérinaire sur les vaccins obligatoires qui doivent être faits. Chaque pays ayant ses propres règles, ne faites pas les choses à l’improviste !
Pour le Royaume-Uni, il existe la possibilité du shuttle, et du ferry. L’avantage étant que l’on peut toujours voyager en voiture, et que certains ferrys acceptent les chiens dans des cabines réservées (sur d’autres, le chien doit rester dans la voiture – moins sympa sur un trajet de plusieurs heures). Le voyage se fait de façon détendue, et tout le monde peut reprendre la route une fois les pieds sur la terre ferme ! Côté contraintes sanitaires, il n’existe plus de quarantaine, mais une mise à jour obligatoire de certains vaccins, et la nécessité que son animal ait reçu de la main d’un vétérinaire un vermifuge. Là aussi, le passeport de l’animal est obligatoire.
Pour les destinations plus lointaines, où l’avion devient le seul moyen de transport possible (hormis le train, mais il paraît très contraignant de faire voyager son chien en train durant de longues heures, voire sur plusieurs jours), cela devient plus complexe.
A l’instar des pays, chaque compagnie aérienne possède une politique qui lui est propre concernant les animaux, et cela diffère également selon la destination desservie (il est particulièrement difficile, par exemple, d’emmener son chien en avion au Royaume-Uni…). Vous pouvez d’ores et déjà tirer un trait sur les célèbres compagnies low cost, comme Ryanair ou Easy Jet : aucun animal, excepté les chiens d’assistance, n’est accepté à bord.
Pour les compagnies qui acceptent les chiens, les conditions sont très variables. Certaines acceptent les petits animaux en cabine, d’autres non. Certaines feront payer cela cher, d’autres moins.
Quant à faire voyager son animal en soute, outre le fait que cela peut s’avérer stressant pour le maître et pour le chien, il en coûtera au minimum une caisse de transport agréée, dont les tarifs sont vite prohibitifs.
Un bon résumé de ces conditions, classé selon les compagnies aériennes, est visible sur le site Sky Scanner.
De même qu’en France, nombre d’hébergements à l’étranger acceptent nos compagnons à quatre pattes. Il suffit pour cela de le préciser dans ses critères de recherche. Campings, B&B, appartements… une fois encore, ce ne sont pas la majorité, mais il y a toujours de quoi trouver chaussure à son pied. Certains propriétaires demandent un supplément, qui équivaut souvent à une dizaine d’euros par nuit (et que l’on doit parfois remettre en espèces et en mains propres… bon, passons !).
De nouveau, bien se renseigner au préalable sur les conditions d’accueil de votre chien au passage de la douane : vaccins, vermifuge ou antiparasitaire sont parfois la case obligatoire pour passer la frontière. Comptez donc une visite chez le vétérinaire comme faisant partie du budget vacances !
Cas n°3 : emmener toutou s’avère trop compliqué
Il ne faut évidemment pas oublier que l’on n’est pas forcé d’emmener son chien partout avec nous – notamment lorsqu’il s’agit de voyages lointains. Il existe alors plusieurs solutions pour le faire garder ! Outre les proches, de nombreux « pet sitters » ou éducateurs canins proposent des services de garde à domicile ou, mieux encore, de prendre les animaux chez eux. Il existe également des pensions pour animaux (ne pas hésiter à visiter les lieux auparavant et de bien discuter avec les responsables) et certaines SPA proposent même de louer des box pour des sommes modiques.
Alors certes, emmener son chien avec soi lorsque l’on part en vacances demande de l’organisation et un budget supplémentaire, mais cela ne devrait jamais être ni une surprise (on s’engage à être responsable de son animal en toutes circonstances le jour où l’on en prend un), ni, au grand jamais, la cause d’un abandon. Il existera toujours une solution pour que votre fidèle compagnon s’évade avec vous le temps d’une ou deux semaines, ou attende sagement que vous rentriez à la maison.
Les nombreux propriétaires de chien qui les considèrent à raison comme un membre de leur famille vous diront souvent qu’ils organisent leurs vacances autour de leur animal, pour que tout le monde soit heureux. Excessif ? Pas vraiment, quand on sait que ce genre de vacances ne s’improvise pas. Pas du tout, quand on sait que d’autres en profitent pour dire adieu au chien de la famille. C’est aussi ça, le tourisme responsable.
Par Mélusine Lau
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