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Biomimétisme, quand le vivant nous inspire

| Publié le 6 septembre 2021
Thèmatique :  Innovation 
             

L’été c’est top, pour ma part, je prends enfin le temps de lire. Coup de cœur pour les hors-séries de Socialter, très bien faits et dirigés par des pointures. J’ai particulièrement été touchée par celui du premier trimestre 2021 : « renouer avec le vivant » par Baptiste Morizot, rien que ça ! Ce qui m’a inspiré ce billet sur le biomimétisme. Décryptage et passerelles possibles avec le tourisme.

Quand la nature inspire les innovations (source : ateliers Médicis)

Biomimétisme, c’est quoi au juste ?

Le Larousse définit le biomimétisme comme une « démarche d’innovation durable qui consiste à transférer et à adapter à l’espèce humaine les solutions déjà élaborées par la nature (faune, flore, etc.) ». Si je vous dis que vous êtes encerclés par le biomimétisme, vous me croyez ? Pensez à Léonard de Vinci et ses ailes inspirées des chauves-souris. Le biomimétisme rime clairement avec progrès technologique. Mais peut-on parler d’inventions biomimétiques quand sur le principe, il s’agit d’une adaptation de la biologie à la technologie ? Je vous invite à vous poser dans votre jardin et regardez autour de vous : les ailes des oiseaux, l’aspect des feuilles, l’organisation des insectes, … Vous devriez identifier des similitudes avec l’architecture de certains bâtiments, les matières de vêtements, les formes de certains de vos objets du quotidien, etc.

S’inspirer du vivant, une philosophie naturaliste ?

L’éco-mimétisme, c’est-à-dire le courant philosophique issu du biomimétisme, s’appuie sur l’étude des écosystèmes (le vivant) pour en faire des avancées technologiques et soutenables. Ce courant se veut vertueux dans le sens où il nous invite à utiliser la nature comme muse pour pallier aux conséquences du dérèglement climatique. En gros notre société contribue à la dégradation des milieux naturels par son développement ultralibéral mais grâce aux Hommes, nous pouvons reproduire ce que nous détruisons.  Critiquable, je l’entends. Les ressources naturelles ne sont pas inépuisables et nous contribuons à l’accélération de la destruction de l’environnement. Nous sommes tous vivants et nous devons être attentifs à l’existence de « non-humains » pour cohabiter au mieux avec eux. Il n’y a qu’à chercher à comprendre ou tout simplement observer, le fonctionnement des arbres – qui ne mélangent pas leurs branches entre eux et qui communiquent par leurs racines. Ou encore la coopération entre espèces pour se protéger d’un même prédateur (appelée « mutualisme »). Vous trouverez pleins d’illustrations du génie de la biodiversité pour survivre et se défendre dans ce hors-série de Socialter.

Bio-inspirations, des exemples au naturel

Cabanes en forme de pommes de pin (camping Cap Cabane à Captieux)

Observer le vivant nous rend créatif et le biomimétisme est particulièrement utilisé par les designers, qui, à partir de la nature, modélisent des concepts et des objets inspirés dans la nature. Quand elle est si bien faite, pourquoi ne pas la copier ?

  • Transport :
    • Le Shinkansen, train martin-pêcheur ;
    • Les ailes des avions en référence aux oiseaux et animaux volants ;
    • L’aileron d’une planche de surf.
  • Architecture.
    • Le temple du Lotus de New-Delhi, qui comme son nom l’indique dessine une fleur ;
    • Le centre commercial Eastgate au Zimbabwe trouve son inspiration dans les termitières ;
    • Un exemple plus local, le camping Cap Cabane à Captieux (Gironde) où les cabanes représentent des pommes de pin ;
    • Le Parc Guell et les œuvres de Gaudi à Barcelone nettement inspirées de la faune et la flore dite « ordinaire ».
  • Matériaux :
    • Vous ne le saviez peut-être pas mais le velcro est issu du biomimétisme et inspiré de la plante de bardane ;
    • Du plastique étirable à l’infini comme les fils d’araignée ;
    • Du matériel étanche en référence aux ailes de papillons ;
    • Du cuir à base de champignons.
  • Énergie :
    • L’endorphine produite par le soleil et la création d’énergie voltaïque ;
    • La filtration de l’eau dans les stations inspirées de la phytoépuration (filtration naturelle par les plantes) ;
    • Des éoliennes à pales flexibles et déformables inspirées des ailes d’insectes.

Ce ne sont pas les exemples qui manquent, nous aurions pu parler de santé et de médicaments à savoir comment le vivant se protège naturellement et comment nous pouvons « plagier » ces phénomènes.

Et le tourisme dans tout ça ? Parlons de réseau…

Organisé comme des abeilles

Le vivant est interconnecté et on peut transférer cette logique naturelle à une logique managériale et organisationnelle :

  • Les fourmis, reines de la solidarité et de la communication efficace, protectrices de leur clan et particulièrement habiles pour rebondir face aux erreurs ;
  • Les abeilles, ultra organisées avec une hiérarchie sans faille et un esprit de cohésion exemplaire ;
  • L’éléphant, symbole de confiance et d’estime par ses pairs ;
  • Les hyènes et leur esprit de coopération et de dynamique sociale ;
  • De manière générale les proies face aux grands prédateurs qui font preuve d’ingéniosité face au danger.

Le management inspiré de la nature peut se traduire par l’interdépendance des uns aux autres dans une équipe, sorte de circularité organisationnelle (seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ?). Les innovations managériales sont un peu la sélection naturelle de l’entreprise.  En effet, proposons un process, pilotons-le pour le faire évoluer ou disparaitre.

Enfin, ne recherchons pas l’abondance mais davantage la frugalité et la sobriété dans nos pratiques, la simplicité, c’est ça la création de valeur, en tout cas, la nature nous le montre tous les jours.

Aller plus loin

Hors-série de Socialter : Renouer avec le vivant (2021)

Biomimétisme, quand le vivant nous inspire | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Caroline Le Roy
Bretonne et fière de l'être, j'ai toujours été sensible aux enjeux du développement durable tant dans mon bénévolat associatif que sur mon rapport à la nature. J'ai pu évoluer dans le réseau des parcs naturels régionaux où j'ai eu la chance d'accompagner des acteurs touristiques du changement. Ma sensibilité a rapidement évolué en engagement puis en militantisme. Mon défi professionnel est de développer un tourisme respectueux de la planète et des hommes grâce à l'accompagnement et le conseil aux professionnels sur les nouvelles tendances touristiques et sur les attentes des clientèles toujours plus exigeantes. Enfin je souhaite faire prendre conscience d'une conciliation possible entre transition environnementale et besoin client appliquée au tourisme et au quotidien. Je suis actuellement en préparation d'une thèse doctorale sur le vaste (mais non moins passionnant) sujet de la performance environnementale du tourisme.
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