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On vous embarque pour le Festival international de jardins des hortillonnages d’Amiens !

| Publié le 19 juillet 2020
             
Au coeur des hortillonnages@PhilippePataudCélérier

Ils ont résisté à l’apparition des transports frigorifiques, aux importations tous azimut, au projet d’extension de la rocade et à bien d’autres aléas encore, les hortillonnages d’Amiens vivent à présent au rythme des jardins d’agréments et des derniers maraichers, sublimés tout au long de l’été par le Festival international de jardins qui allie au cœur de ces marais d’étonnantes créations paysagères mêlant maraîchage, agriculture, art et paysage. Un festival singulier qui comporte également une dimension sociale et solidaire et l’envie, toujours, d’interroger nos futurs incertains avec une 11e édition sous le signe du changement climatique et du manger sain.

L’étonnant destin des hortillonnages

D’après la légende, l’illustre cathédrale d’Amiens fut construite au 13e siècle sur un champ d’artichauts cédé par les maraîchers des hortillonnages. A l’époque, cette immense zone de marais situé à deux pas du centre-ville s’étend sur plus d’un millier d’hectares et ses hortillons* forment une communauté bien identifiée. A présent, les hortillonnages n’occupent plus que 300 hectares (six kilomètres sur trois), un espace certes resserré mais qui laisse toutefois un fantastique terrain de jeu aux 150 propriétaires qui ont réinvestis les lieux, achetant souvent pour une bouchée de pain les jardins d’agréments qui s’égaient d’iles en ilot, avec également une poignée de maraicher qui résistent, fidèle à la tradition maraichère qui se passe de père en fils, telle la famille Parmentier, dont on retrouve plusieurs descendants toujours cultivateurs aujourd’hui.

Petite cabane de chasseur@GClastres

Du maraîcher au jardinier-paysagiste

Un dynamisme aussi le fruit d’une histoire et d’un lieu qui a su se réinventer. Au cours des années 2000, les hortillonnages se meurent. Gilbert Fillinger, alors directeur de la Maison de la Culture d’Amiens, décide de créer un festival visant à leurs redonner vie avec pour vocation première de promouvoir la jeune création paysagère et artistique. Le festival des jardins est lancé en 2010. Gilbert Fillinger : « Il fallait sauver ce qui était en friche, le réinvestir, mais aussi donner une chance à de jeunes artistes qui ont souvent du mal à commencer leur carrière tout en donnant conscience aux Amiénois du trésor vert qu’ils possèdent… et qui est l’identité de cette ville. »  Très vite, le projet se double d’une visée sociale et solidaire. Un chantier d’insertion est ouvert qui permet d’assister les artistes-paysagers via des jeunes éloignés de l’emploi, qui reprennent le goût au travail en mettant les mains dans la terre. Gilbert Fillinger « Il faut cultiver son jardin. Cette phrase de Candide est si juste… » Quant au festival, il vise à inviter public et habitants à un parcours bucolique, une déambulation, à pied et en barque (le plus adapté !) au cœur des îles et des jardins où s’égrènent les installations paysagères et les œuvres en tout genre. Au fil des 10 éditions précédentes, près de 200 œuvres ont été réalisées par 245 paysagistes, plasticiens et architectes ; elles ont été appréciées par plus 400.000 visiteurs. Une délicieuse itinérance au cœur d’une nature revisitée…

54 oeuvres d’art sont toujours visibles aux hortillonnages@ G.Clastres

De l’artistique à l’écologique

En outre, au-delà de sa dimension artistique, le festival des jardins s’est interrogé sur le devenir d’un monde d’eau, de vases, d’ilots et de végétation forcément soumis à de nombreux défis à l’heure de la transition climatique. Gilbert Fillinger : « Les artistes doivent imaginer leur projet autour des enjeux environnementaux comme l’entretien des berges qui est un défi majeur ici. Les cinquante productions se doivent d’intégrer pleinement dans leur réflexion et dans leur conception les problématiques contemporaines du développement durable : la préservation de l’écosystème, la fragilisation des berges, la ressource en eau, l’activité nourricière, la qualité de l’alimentation. » En 2017, le festival est repris par l’association Art & Jardin | Hauts-de-France mais son ADN reste fidèle à ces différentes dimensions, ces liens entre nature et culture, agriculture et patrimoine, en regard des nombreuses incidences provoquées par le changement climatique. Déjà, en leur temps, les hortillons avaient mis au point toutes sortes de techniques et d’outils spécialisés pour apprivoiser ces espaces difficiles, et notamment la barque à cornets, dont la forme est étudiée pour pouvoir accoster sur les parcelles sans détériorer les berges et qui sévit toujours pour arpenter ces sentes aquatiques.

Barque à cornet@PhilippePataudCélérier

A partir du 14 juillet prochain, l’édition 2020 s’ouvrira donc sous le signe du changement climatique et du manger sain quand d’ores et déjà, bien avant l’engouement pour le bio, les maraîchers des hortillonnages avaient commencé à produire fruits et légumes de manière simple et naturelle. Toujours regarder derrière pour mieux aller devant. Alors, cet été, au cœur du festival, ce seront 29 jardins, 23 installations et 1 architecture flottante qui seront présentées, avec sur un ilot au cœur de l’étang de Clermont, le projet + 2°= 43 cm de l’Atelier EEM qui vise à proposer une expérience de transition écologique autour de la bordure avec plusieurs zones plantées au fil des berges. Un projet tel un fil rouge, ou vert, qui enchante le présent non sans interroger le futur. Dépaysement garanti !

+2°=43 cm en cours d’aménagement@GClastres

————– Pour aller plus loin —————————-

*On recense entre 600 et 800 hortillons au milieu du XIXe siècle, près de 1.000 dans les années 1900 ; ce nombre se réduit à moins de 100 au début des années 1960 puis à une vingtaine dans les années 1970 et s’élève aujourd’hui à 12 hortillons.

Comment découvrir le Festival ?

• À pied > accédez par le chemin de halage à l’île aux Fagots puis rejoignez l’île Robinson et passez par l’étang de Rivery. Entrée libre et gratuite

• En barque > louez une barque électrique à Camon au Port à fumier, 35 rue Roger Allou, pour un parcours d’îlots en îlots de 2h30. Parcours payant

Le tarif de location d’une barque électrique se décline en fonction du nombre de personnes, de 1 à 6 max. par barque : 19 € > 1-2 pers. • 24 € > 3-4 pers. • 29 € > 5-6 pers. • gratuit – 3 ans + redevance ASCO pour la protection et la préservation des Hortillonnages : 1 € pour les 11 ans et + • 0,50 € pour les 3-10 ans

Pour toutes précisions sur les réservations, merci de contacter le +33 (0)6 78 53 55 92.

11e édition • du 14 juillet au 18 octobre 2020

www.artetjardins-hdf.com

Au fil des canaux@GClastres

On vous embarque pour le Festival international de jardins des hortillonnages d’Amiens ! | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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