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Au cœur du Haut-Jura, les travailleurs de la pierre font tinter la roche

| Publié le 4 novembre 2018
Thèmatique :  Monde   Territoire 
             

Si l’on trace une droite entre Lyon et le lac Léman, passé Genève, on aborde à l’est le massif du Haut-Jura et son magnifique Parc naturel régional qui a fêté ses 30 ans en 2016. L’ensemble alterne des paysages contrastés entre sommets enneigés, hauts plateaux, vallées alpestres et villages traditionnels. Une vallée a toutefois une identité bien marquée, la vallée de Joux, qui dès le 17e a vu naitre de nombreux ateliers de lapidaires, ces travailleurs de la pierre qui ont fait la fortune de tout un territoire.

Chez Liadet, institution Jurassienne

Le Jura, un massif assis sur une montagne d’or

Plus discret que ses confrères alpins et pyrénéens, le Jura et notamment le Haut-Jura gagne à être connu tant ce territoire situé aux confins des régions de Franche-Comté et de Rhône-Alpes offre des possibilités variées. Au-delà des sommets enneigés de Crêt de la Neige (1720 m) ou de Reculet (1717 m), on peut partir à la découverte des villages montagnards des Hauts du Doubs et du Val de Remoray qui abritent notamment les incroyables fruitières de Comté. A Grandvaux, c’est plutôt un paysage canadien qui prédomine, avec une vallée élargie piquetée de forêts de résineux. Lieux de prédilection du ski nordique, du VTT et des séjours vacances, la station des Rousses offre quant à elle un cadre familial et un environnement naturel privilégié. Et partout, dans les vallées, de nombreux artisans qui travaillent ici le bois, là le jouet, et la plasturgie bien sûr, avec, à  Oyonnax, toute une région à la pointe des nouveautés techniques dédiée à sa Plastics Vallée. Enfin, les lapidaires, ces travailleurs de la pierre, que l’on trouve  notamment autour de Mijoux, au cœur de la Valserine, une vallée alpestre qui depuis le col de la Faucille offre un fantastique panorama sur les Alpes… histoire de narguer un brin le grand voisin !


Une tradition lapidaire depuis le 16e siècle !

A l’instar de tous les territoires de montagne, le Jura, du celte « juris », « forêt de montagne », connait des hivers longs et rigoureux, contraignant les hommes à diversifier leurs travaux et à se tourner vers des activités manuelles artisanales au cœur des maisons. Tout travail agricole étant impossible à mener, après avoir un temps taillés de petites figurines religieuses en bois, les hommes se recentrent sur le travail de la pierre, profitant du contexte historique, avec la révocation de l’Edit Nantes, qui force les lapidaires diamantaires protestants de Paris à aller en Suisse pour fuir les persécutions. Ces départs revitalisent alors l’horlogerie et la joaillerie du canton de Genève et toutes les vallées alentours en profitent, d’autant que dès 1704, le rubis, pierre résistante, est utilisée comme contre-pivot dans l’horlogerie afin d’améliorer la durée de vie des mécanismes. Au milieu du 18e siècle, on dénombre près de 600 lapidaires dans le Haut-Jura, pas moins de 50 à Mijoux et Septmoncel. Malheureusement, au tournant du siècle, malgré l’ouverture des Ateliers Coopératifs des Lapidaires du Jura (1914), l’activité commence à décliner. En 1925, ils ne sont plus que vingt ateliers et très peu survivront à la crise des années 1930…

Le musée de la pierre et du lapidaire de Mijoux

Alors, afin de raconter l’histoire des lapidaires du massif et d’expliquer les dessous du travail de la pierre, les joailliers de la maison Trabbia Vuillermoz ont ouvert un musée à l’étage de leur bijouterie de Mijoux, dans le Haut-Jura. Outre le passé de la région, ce musée invite à découvrir le métier de lapidaire, ou comment l’homme va transformer le minéral brut tout juste sorti de la mine en une gemme taillée et polie. La visite permet d’appréhender l’outillage traditionnel du lapidaire, des instruments simples mais extrêmement précis qui permettent un travail de précision au point qu’aujourd’hui encore, l’expression « un travail d’orfèvre » s’est élargi à tous les travaux nécessitant la plus grande justesse. On suit alors toutes les étapes, de l’observation de la pierre (chacune est unique) au préformage, puis les différentes tailles qui définissent peu à peu la forme finale et rehausse la luminosité et l’éclat de la gemme et enfin, le polissage, qui renforce encore la brillance de la pierre fine. Sur place, de nombreuses gemmes taillées in situ sont exposées, ainsi que des reproductions des plus gros diamants du monde de toutes les tailles et formes possibles. Enfin, un dernier coup d’œil sur l’atelier de fabrication sera l’occasion de réaliser combien les technologies de pointe ont aujourd’hui été intégrées à cette chaine qui reste toujours en partie artisanale. Et si vous avez envie de boucler définitivement la boucle, vous pourrez toujours aller admirer le plus gros diamant du monde… à côté de l’Office de Tourisme de St-Claude, une magnifique reproduction en acier inoxydable de 1,5 mètres de hauteurs pour 2,5 mètres de diamètres et quelques 460 kilos…

————– En savoir plus ———————-

https://www.vuillermoz.fr/page/le-musee-des-pierres


Au cœur du Haut-Jura, les travailleurs de la pierre font tinter la roche | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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