Voyage en Jordanie – Créer un voyage responsable en Jordanie

Témoignage d’une passionnée d’ailleurs,
Delphine Bonte, à l’orgine de l’agence Un P’tit Voyage

Delphine Bonte : La Jordanie est un pays qui me tient à coeur. Pourquoi ? A vrai dire, je ne saurai vous l’expliquer.
Peut-être, le sourire des gens, leur hospitalité et leur gentillesse, ou l’émotion contenue dans chaque site que nous voyons, la quiétude des grands espaces désertiques ou le fourmillement des villages aux heures de marché.
C’est un tout, une atmosphère pacifique et chaleureuse, que souvent nous n’imaginons pas lorsque les médias ne nous parlent que du contexte géopolitique.

Pays, petit de superficie, jeune d’une soixantaine d’années, il est pourtant terre d’Histoire, et richesse naturelle. Les sites à découvrir y sont comme des bijoux dans un écrin naturel que l’on doit protéger.

Comme beaucoup de pays, l’environnement et le développement durable restent des notions peu abordées en Jordanie. Alors, il faut partir à l’assaut des bonnes idées pour y monter un circuit éco-responsable. Je vous emmène sur les traces
des Nabatéens, de Lawrence d’Arabie, des bédouins… Et même si je connais plutôt bien le pays, quelques repérages et nouvelles rencontres sont bienvenues.

Les étape de création
Delphine Bonte : La première étape est d’aller à la rencontre de La Société Royale de Conservation de la Nature (RSCN) qui gère les réserves naturelles protégées en intégrant les communautés locales à différents programmes :
– itinéraires touristiques guidés
– hébergements durables,
– coopératives de développement pour l’artisanat,
ou réimplantation d’espèces en voie d’extinction.

Grâce à eux, vous pourrez :
– vous balader dans la dernière forêt de pistachiers,
– épier les oiseaux, faire du canyoning dans les gorges vertigineuses,
– dormir dans un écolodge…

Mission trouver «les hôtels».
Delphine Bonte : Puis de passage à Madaba : ville des mosaïques, je me suis fixé pour mission «les hôtels». Ici, aucun établissement ne serait vraiment à qualifier de responsable, pourtant certains utilisent les panneaux solaires, demandent de faire attention à la consommation d’eau. Alors au-delà du côté environnemental, je privilégie les hôtels familiaux à l’accueil sincère et agréable. Et de un, de deux, de trois… C’est un des points forts de cette ville : les grandes chaînes ne détrônent pas les petits hôtels et il est fort agréable de travailler en famille !

Repérage du circuit

Delphine Bonte : Sur la Route des Rois, je pars à la rencontre de nouveaux points de vue. Premier arrêt : le site de Mukawir. Question vestige, rien de bien exceptionnel, par contre la vue, en surplomb de la Mer Morte, est magnifique. Le plus intéressant reste la coopérative gérée par la Fondation Jordan River rassemblant les femmes de la tribu bédouine des Beni Hamida autour de leur savoir faire : la confection de tapis à motif géométrique.

J’arrive ensuite sur un endroit sauvage : les sources d’eau chaude de Ma’in. Et devinez : un seul établissement y est implanté, certes luxueux mais écoresponsable pour une pause bien-être. Une belle alternative aux grands hôtels qui bordent la Mer Morte.
D’autres sources, fréquentées davantage par les villageois des alentours, me réserveront de belles surprises, et pourtant il reste encore difficile d’y amener un groupe de touristes.

L’arrivée à Pétra est bienvenue. J’irai y retrouver une famille de bédouins vivant sur le site et voir dans quelles mesures je pourrai les intégrer à un programme, afin qu’ils bénéficient directement de ces rencontres touristiques et humaines.
Alors, jouer à cache-cache avec les colonnes greco-romaines de la cité de Jérash, se perdre sur le site de Pétra, ou partir à la chasse aux trésors dans une des citadelles croisées, est tout à fait compatible avec un voyage responsable à la rencontre du pays, de ses habitants et de ses traditions.