1er colloque national sur le tourisme et les changements climatiques en France
Le 1er colloque national sur le tourisme et les changements climatiques a eu lieu en France pour les professionnels et les chercheurs du secteur du tourisme.
Il s’est déroulé à Saint-Valéry-sur-Somme le 8 octobre 2010.
Voyageons-Autrement vous en propose ici une synthèse.
Retrouvez également les interviews des différents intervenants en cliquant sur les liens des personnalités présentes.
De la prospective à l’action
Les intervenants, qu’ils soient professionnels, scientifiques ou acteurs publics, sont unanimes : le secteur du tourisme doit participer aux efforts collectifs de réduction des émissions de GES et se préparer, à plus ou moins long terme, à subir les effets du changement climatique. Une prise de conscience salutaire, déjà concrétisée par les initiatives de professionnels du tourisme, dont certains avaient fait le déplacement (en train) pour les présenter.
Mais, Frédéric Chomé, expert carbone agréé par l’ADEME, tempère : « Le poids prépondérant du transport dans les bilans carbone du secteur limitent la portée de ces actions qui restent néanmoins indispensables. Sobriété, efficacité énergétique, promotion du renouvelable, voilà l’ordre des priorités pour espérer inverser la tendance. » Point de vue conforté par les études présentées par Marie Lootvoet, de TEC-conseil, qui indique que « 6 à 8 % des émissions de GES en France sont imputables aux seuls déplacements touristiques, le mode aérien représentant plus de 62 % de ces émissions. »
Quant aux effets du changement climatique sur le secteur, quatre grands types d’impacts sont à prévoir :
– les effets « météo » : sécheresse, inondation, canicule ;
– les effets climatiques indirects : montée des eaux, fonte des neiges ;
– les contraintes liées aux politiques d’atténuation des effets ;
– l’évolution de la société (modes de gouvernance, sécurité).
« Leur réalité à venir est certaine, mais on n’en connait ni l’ampleur, ni la nature exacte. Ce qui est sûr, c’est que les professionnels du tourisme devront s’adapter : la question est de savoir s’ils veulent préparer cette adaptation ou s’ils souhaitent la subir » indique la consultante de TEC conseil.
L’hypermobilité en cause
Pour Jean Viard, directeur de recherche au CNRS, comprendre les fondements de « la nouvelle culture de la mobilité » est essentiel pour cerner les enjeux auxquels doit faire face le secteur du tourisme. La mutation structurelle très profonde de la société, dorénavant basée sur les deux piliers que sont le temps libre et le temps de travail, nécessite une nouvelle régulation : « Un des enjeux réside dans la recherche du délicat équilibre entre le droit fondamental de voyager, de rencontrer, de découvrir, et l’impérative préservation des ressources naturelles, sans pour autant verser dans le totalitarisme. »
Si la remise en cause du droit à voyager n’est certes pas à l’ordre du jour, la fin de « l’hypermobilité » est présentée par tous comme un levier essentiel pour réduire l’impact du tourisme sur les émissions de GES : voyager moins vite, moins loin, moins souvent, bref, voyager autrement, voilà la clé.
Dans cette optique, l’offre de tourisme de proximité, « à visage humain », doit permettre d’induire les changements de comportements indispensables. Jean-Philippe Gold, président du Comité régional du tourisme de Picardie, estime que « l’intelligence collective » au service de cette vision du tourisme rendra possible cet équilibre.
Bilan du colloque : premier essai transformé
Le colloque a relevé le défi de réunir chercheurs, acteurs publics et professionnels du secteur du tourisme dans un souci d’hétéroclisme ambitieux : du directeur de recherche au DGA d’Eurodisney, toutes les interventions ont été riches et complémentaires. L’originalité et la réussite du colloque tient sans doute à ce « grand écart » finalement cohérent et pertinent au vu des enjeux. L’ouverture du colloque par un élu local et sa clôture par le directeur régional de l’ADEME apparaît également comme un symbole : politiques publiques locales et nationales doivent constituer un cadre moteur des initiatives du secteur.
- Interview de Jean-Philippe GOLD, président du CRT Picardie
- Interview vidéo de Jean Viard, directeur de recherche au CNRS – Cevipof
- Interview vidéo de Frédéric Chomé
- Interview d’Alban Martinez (Coordinateur UMIHRA)
- Interview vidéo de Marie Lootvoet (TEC-Conseils)
- Interview vidéo de Bernard Richelle (Association Baie de Somme Zéro Carbone)
- Interview de Frédi Meignan (MountainWilderness)
Par Rédaction Voyageons-Autrement
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