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Samiha Khelifa, coordinatrice du master d’écotourisme en ligne « Take the med un grand réseau social au service de la préservation de la nature »

| Publié le 24 juillet 2013
Thèmatique :  Acteur privé   Formations   Initiative régionale   Portrait 
             

Rencontre avec Samiha Khelifa, un des piliers du programme Take the Med, dans le cadre des portraits des acteurs impliqués dans le projet.

 

Femme dynamique aux multiples casquettes, Samiha Khelifa a fait de l’écotourisme une véritable passion, qui l’a guidé tout au long de sa carrière.

Samiha Khelifa

Samiha Khelifa @SK

Samiha est impliquée dans TM en tant que coordinatrice du master d’écotourisme MODECO. C’est un master professionnel en partenariat entre l’université de Jendouba, l’université virtuelle de Tunis et l’agence universitaire de la francophonie (AUF). Mis en place depuis 2009, le master MODECO est international et totalement à distance regroupant des étudiants de 21 pays méditerranéens et africains.

De ces multiples casquettes et diplômes on ne fera mention que de son statut de diplômée de l’ENSH de l’Université de Sousse en 1993, et de l’École nationale supérieure d’horticulture de Versailles. Mais également de son doctorat en agriculture durable et enfin de son statut d’enseignant chercheur au laboratoire des ressources sylvo pastorales de l’Institut Sylvo-pastoral de Tabarka (ISPT) de l’université de Jendouba.

L’implication dans Take the Med

 

VA/Comment avez-vous connu TM ?

J’ai eu connaissance du projet Take the Med dans le cadre de l’organisation d’un salon de l’écotourisme de l’Afrique en 2009. J’y ai rencontré Eric Raulet et l’association Defismed qui m’a parlé de ce projet.

VA/ Comment en êtes-vous arrivé à participer à ce projet?

J’ai d’abord été fascinée par l’idée du développement d’une plateforme collaborative qui réunirait tous les acteurs de l’écotourisme. Au cours de mes expertises sur le terrain (à la fois pour le laboratoire de recherche et dans le cadre du master MODECO), j’ai pu remarquer qu’il existait un problème de communication entre les différents acteurs. Ce problème est directement lié à des initiatives un peu trop nébulisées et un manque de fédération.

Je suis intimement convaincue de l’apport positif des TIC qui permettra d’aller au-delà des clivages institutionnels, des limites et des contraintes géographiques mais aussi économiques puisque se déplacer représente un coût financier important. Il y a des intelligences territoriales, un génie local que j’ai perçu à chaque fois que j’expertisais un contexte. Les TIC pourront mettre en évidence ou faire connaître ces bonnes et mauvaises pratiques car les échecs nous servent aussi de leçons. L’OMT dans une enquête récente souligne la place des NTIC.

Enfin, j’ai vu en Take the Med un moyen d’avoir une meilleure visibilité et de favoriser le réseautage. Avec nos étudiants du master qui sont à plus de 75% des professionnels de l’écotourisme et ont déjà un projet individuel ou professionnel autour de la thématique de l’écotourisme, on a senti ce besoin de réseautage.

C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de participer à ce projet.

VA/ Quel lien existe-t-il entre les objectifs de TM et les missions de votre structure ?

Absolument, il existe un lien entre écotourisme, tourisme durable et initiatives locales. Mais TM étant beaucoup plus large, cela nous permettait de nous tenir au courant de l’actualité des autres acteurs du tourisme durable méditerranéen, de nous positionner et d’avoir de la visibilité.

VA/ Concrètement, qu’avez vous déjà réalisé pour Take the Med

J’ai commencé à établir un réseau sur la rive sud la Méditerranée. Ce réseau est constitué de chercheurs, d’ONG et d’associations. Avec Eric on a élaboré en commun quelques indicateurs pour TMJeunes. L’idée est d’inscrire les étudiants des écoles d’ingénieurs méditerranéennes dans une pratique durable et une implication territoriale dont leur environnement. Ils vont essayer de voir ce qui se passe autour d’eux, c’est une compétence transversale dans les compétences vivement recommandées dans la formation d’ingénieur.

Un étudiant MODECO (étudiant marocain inscrit en deuxième année et acteur du développement territorial au Maroc) est chargé de l’animation du groupe TMJeunes. Les outils collaboratifs de la plateforme sont développés par une équipe de recherche en informatique tunisienne pilotée par une amie, Lilia Cheniti. On peut inclure aussi l’éducation environnementale au rang des actions concrètes que je réalise puisqu’on va chercher à initier et à sensibiliser les étudiants par rapport au développement durable en général, au tourisme durable et aux innovations vertueuses, un terme très cher à Eric.

J’ai également commencé à diagnostiquer quelques initiatives locales de tourisme durable en vue de mettre en place une base de données de toutes les expériences recensées.

Take the Med, une opération gagnant/gagnant

 

VA/ Comment présenteriez-vous l’opération TM ?

Take the Med est un grand réseau social et je dis cela de manière très imagée. Un grand réseau social dans lequel il y aurait des affinités qui se créeront , des projets et connaissances qui seront partagés et il y aura aussi de l’évaluation aussi puisqu’on pourra « aimer » ou « partager » une information.

VA/ Personnellement, quel bénéfice tirez-vous de votre implication dans ce projet ?

A titre personnel, du moins dans mon pays, je crois que le tourisme est un vecteur très important mais malheureusement il n’a pas pu remédier à la précarité de l’emploi.  Cela veut dire que les formes actuelles de tourisme ne sont pas des formes durables de développement, puisqu’il n’y a pas de marge d’équité. Le bénéfice que je tire de mon implication dans TM, c’est de pouvoir participer à l’émergence de ces formes de tourisme durable. En effet, je m’intéresse beaucoup plus à l’écotourisme comme forme de développement touristique et solution  à l’amélioration du niveau de vie des populations locales tout en préservant la ressource naturelle pour la génération future.

Je donne l’exemple assez bien connu des problèmes de gestion des eaux et des déchets sur l’île de Djerba en Tunisie. Aujourd’hui c’est une île complètement défigurée par l’activité du tourisme conventionnel. Autre exemple sur le nord ouest tunisien. C’est là où j’ai eu une grande expéricene, j’y ai fais quelques expertises et je suis active au niveau des ONG. Cette région est largement sous développée mais très riche en écosystème qui sont malheureusement très fragiles. Quand à la tendance de diversification de l’activité touristique en Tunisie elle prend très peu en considération la fragilité des écosystèmes et des populations locales (et c’est le cas de plusieurs pays africains et du sud de la Méditerranée).

A travers mes étudiants, mes expertises, mes voyages un peu partout en Afrique jusqu’à Madagascar j’ai vu qu’il y avait beaucoup de petites idées. Des projets très complexes ne sont pas forcément nécessaires car ce sont peut être ces petites initiatives locales qui pourraient garantir la durabilité et l’atteinte de ces objectifs. Et pas du tout ces grands projets avec d’immenses capacités d’hébergement.

VA/ Et à titre professionnel ?

A titre professionnel, en tant que coordinatrice du master d’écotourisme, TM nous permet de faire connaître le master ainsi que nos étudiants. Le bénéfice que je tire est de pouvoir faire profiter de notre réseau à TM. Réseau qui est maintenant présent sur 21 pays avec plus de 75% des étudiants qui sont des professionnels. Nous sommes aujourd’hui une force, un réseau d’écotourisme fort en Afrique et en Méditerranée. Le réseautage des acteurs professionnels et chercheurs est très important. Il y a des clivages, des imperméabilités j’oserai dire entre les équipes de recherche et la société civile d’où la rupture de l’information entre la recherche, la profession et les locaux. Je crois que la plateforme TM pourrait être le lien entre les deux mondes.

Imaginons un acteur local qui est dans une forêt, en retrait total par rapport à la vie moderne. Celui ci arrive à s’inscrire dans une perspective de création d’entreprise ou de préservation d’un écosystème mais il manque de visibilité. Le monde de la recherche, les étudiants et les professionnels grâce aux TIC et à la plateforme prendraient la relève pour expertiser et donner leur avis. Un ensemble d’acteurs et d’experts pourraient intervenir dans le montagne du business plan et la finance participative pour arriver à financer une partie des développements. Si ce n’est pas cela le développement durable je ne sais pas…

VA/ Si vous deviez inviter d’autres acteurs à y participer, quels seraient vos arguments ?

Participer à TM c’est aider à préserver la nature. La préserver dans le sens d’être conscient de nos responsabilités envers l’Humanité et les générations futures. Une conscience souvent mise de côté quand on voit des projets de terrains de golf dont les besoins en eau sont de 12000m3 d’eau / an alors qu’on a encore une tranche de la population tunisienne qui n’est pas approvisionnée en eau potable.

TM c’est aussi gratuit ;)

VA/ Un dernier message aux lecteurs de VA?

Je leur dirai d’être raisonnables et équitables envers les être humains qui partagent avec eux l’espace temps mais aussi avec ceux qui partagent juste l’espace dans des temps différents.

Pour en savoir plus sur Take the Med:

  • racontez nous votre histoire et votre projet directement en ligne ici

 

*École Supérieure d’Horticulture et d’ Élevage


Samiha Khelifa, coordinatrice du master d’écotourisme en ligne « Take the med un grand réseau social au service de la préservation de la nature » | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Alphée Edwige Adimi

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Une réponse à Samiha Khelifa, coordinatrice du master d’écotourisme en ligne « Take the med un grand réseau social au service de la préservation de la nature »

  1. rarison haja a commenté:

    Merci à Madame Samiha pour les efforts qu’elle à réalisés pour développer l’ecotourisme en Afrique et à Madagascar

    il faut travailler ensemble dans l’écotourisme et partager nos expériences dans un esprit gagnant-gagnant

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