Rencontre avec Jean Mochon, directeur de La Belle Idée

Jean Mochon@G.Clastres

Jean Mochon, directeur de La Belle Idée, est également intervenu lors de la JMTR 2014 pour la table ronde « Innovation du tourisme social dans les territoires : un pré-carré des associations ?». Son intervention a permis de découvrir de nouvelles pratiques innovantes dans le domaine du tourisme, et notamment la mise en place d’ateliers d’innovation ouverts dont l’objectif est de faire travailler ensemble des acteurs de mondes différents afin de trouver les solutions de demain. Nous avons souhaité en savoir un peu plus en allant à la rencontre de cet entrepreneur inventif.

VA/ La Belle Idée, c’est quoi exactement ?

La belle Idée est un cabinet de conseil en stratégie qui accompagne des entreprises, des territoires, et souvent les deux ensemble, sur l’émergence de projets nouveaux et innovants. Le cabinet a été créé en 2006 mais cela faisait déjà 12 ans que je pratiquais l’innovation ouverte et ce, par l’organisation de séminaires (« Comment naissent les idées ») et la mise en réseau de professionnels de secteurs très différents, pas forcément experts des sujets concernés et qui peuvent ainsi amener un autre regard, une autre culture, une autre expérience. Ce principe a trouvé diverses applications précurseurs dans le cadre notamment de la démarche « industries créatives » réalisée pour le Grand Lyon en 2010 ou dans des collaborations avec Minatec Idea’s laboratory (notamment sur un projet avec le cinéaste Luc Jacquet).

VA/ Quel type de problématique touristique peut être concernée  ?

Réfléchir par exemple à l’offre d’un domaine skiable pour des personnes qui ne font pas de ski. Nos représentations du monde sont souvent limitées et notre expérience nous empêche d’innover. En ce moment, nous travaillons à la Rosière sur un projet décapant et dans une logique de tourisme pour tous. Pour cela, nous sommes associés à un opérateur privé, entrepreneur en BTP (nouvel hôtel en construction) mais aussi au réseau d’Ethic Etapes. Nous avons aussi développé une offre innovante pour les non-skieurs avec les salariés du domaine skiable de Serre Chevalier. Une des actions qui a très bien marché est « Le Colporteur ». Il s’agit de salariés en uniforme qui vont voir les gens perdus sur les pistes pour les orienter et les accompagner sur des sommets où ils n’auraient pas osé s’aventurer. Cela permet d’expliquer le domaine skiable, la neige de culture, le site. Cela a extrêmement bien marché alors qu’au final, cela peut se résumer à un concept tout simple, l’accueil. Le secteur touristique est souvent peu innovant alors qu’il y a tant à faire.

Changer notre regard@G.Clastres

VA/ Vous avez d’autres projets en cours ?

Oui, nous accompagnons actuellement la mise en place du Passeport Vert en Loire Atlantique. Le Passeport Vert a été crée à l’origine par le PNUE et commence à se déployer dans certains pays mais en Europe, rien ne se faisait. Finalement, la Loire Atlantique a signé avec seize partenaires de l’UNAT une convention pour développer ce Passeport Vert. Cela montre notamment que l’on peut développer du tourisme sur un territoire tout en respectant ses habitants, sa richesse. On est en train de mettre cela en œuvre…

VA/ Tous vos projets concernent désormais le tourisme ?

Pas forcément. Notre dernier projet consistait à faire franchir un barrage de 25 mètres de haut à un poisson migrateur pas très courageux (l’alose) dans la vallée du Rhône. En temps normal, on aurait recours à des passes à poisson, forme d’escaliers qui ici auraient atteint 800 mètres de haut et un coût tout aussi élevé. Nous montrons qu’il peut y avoir d’autres approches.

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