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La lente deliquescence des trains alpins

| Publié le 2 février 2018
Thèmatique :  Acteur privé   Initiative privée   Territoire 
             

Le massif, déjà exposé à une circulation automobile et poids lourd en constante augmentation, voit certaines de ses lignes ferroviaires mises en péril. Moins de fréquences, entretiens en berne, gares non desservies, le train alpin ne va pas très bien et, malheureusement, son intérêt pour un autre tourisme s’en trouve aussi  dégradé. Ainsi sur  la ligne Grenoble-Gap, menacée d’être remplacée par des bus, des collectifs se battent pour réveiller les consciences, la mobilisation bat son plein!

La ligne des Alpes : un chef d’œuvre en péril

Vendredi dernier 26 janvier, le collectif de défense de l’étoile de Veynes a organisé une grande journée de mobilisation pour mettre en avant l’utilité de la ligne Grenoble-Gap (et de ses  sœurs Valence-Briançon, ou Marseille-Briançon) notamment sur le plan touristique.

En hiver, le train en montagne reste une valeur sure

Une journée d’animation en gares de Grenoble, Clelles ou encore Veynes pour montrer l’importance du maintien d’une ligne ferroviaire de qualité avec des dessertes régulières. Desservant deux villes préfectures, la ligne des Alpes relie aussi des régions aux trésors reconnus, le Trièves, le Dévoluy, le Buech sont accessibles de façon douce et saine mais pour combien de temps? Les investissements sur les lignes régionales sont en chute libre, la sécurité est en jeu, ce qui entraine des retards, donc moins de confort, une fréquentation qui s’en ressent et donc évidemment une rentabilité en berne. La ligne a été ouverte au 19ème siècle, elle a transporté des milliers d’excursionnistes, de randonneurs, et surtout elle a encore de belles heures devant elle, si, bien sur, son entretien est pris au sérieux!

Un intérêt éminemment important pour le tourisme durable

Vincent Martin, membre du collectif et lui même accompagnateur en moyenne montagne en est convaincu. « La ligne est en sursis, la prochaine échéance serait la fermeture de la gare de Lus la Croix haute en fin d’année 2018, cela renforce l’abandon d’investissements, les services réduits sur la ligne ». Quand on sait que la fréquentation a augmenté depuis les années 90, on a du mal à comprendre les choix établis autant par la SNCF que par les régions concernées.

Le train Grenoble Gap -Vincent Martin Alpes Ecotourisme

« Les activités telle que la randonnée en journée ou en étoile sont réalisables en utilisant le train, se faire déposer à une gare puis partir sur deux, trois jours est très pratique dans  le secteur des hauts plateaux du Vercors. Le Mont Aiguille sommet mythique, berceau de l’alpinisme est quasiment l’emblème de la voie ferrée. Cet abandon est paradoxal au moment où la voiture n’est plus encouragée, où la pollution dans les vallées est beaucoup trop présente. Le train est un moyen de transport rapide, fiable et écologique. Mettre en place des bus (comme il est prévu) est une aberration, on rajoute des véhicules sur des routes de montagnes ». Les Hautes Alpes, département montagneux et enclavé sont hautement touristique entre lacs, montagnes et patrimoine (en 2017, le département avait sur ses terres 171 hôtels, 129 terrains de campings, ou encore 6,8% des actifs dans le secteur touristique), quelle politique de transports pour les années à venir? Quel désenclavement pour le maintien des populations et un développement local durable? Grenoble, ville capitale des Alpes, déjà très engorgée subirait encore une nouvelle entrée massive de véhicules par le sud… désarmant. La ligne de nuit Paris Briançon est elle aussi symptomatique, retards fréquents, dysfonctionnements récurrents.

Les Alpes terrain privilégié pour une mobilité plus douce

Fragile, le massif l’est, il subit plus que les autres les affres du changement climatique (la fonte spectaculaire des glaciers en est un témoin flagrant).

Des actions positives montrant l’attachement des usagers de la ligne sont organisées (Lysandra Chadefaux)

 

La convention alpine, traité de 1991 signé par la France prévoit de prioriser le transport ferroviaire dans le massif… quid du problème des camions dans les vallées de la Maurienne ou de l’Arve? Des initiatives existent, le réseau Alpine Pearls met en avant les destinations touristiques alpines accessibles en transport en commun, la campagne changer d’approche montre qu’il est possible d’effectuer des sorties en montagne sans se servir de sa voiture. A quand une pleine mesure de l’état du massif pour aller dans le sens des associations, des citoyens, dans le sens de la vie tout simplement!

 

Une pétition pour sauver la ligne Grenoble Gap est en ligne : https://www.change.org/p/pour-que-vive-la-ligne-grenoble-gap

Plusieurs grands jeu concours « j’aime ma ligne des Alpes » sont ouverts, de nombreux acteurs touristiques se sont associés à la lutte et proposent de superbes lots : https://docs.wixstatic.com/ugd/ca93d8_037895b4066e48b09479ad2948c08ac0.pdf

Les informations sur le collectif : http://etoileferroviairedeveynes.info/

 


La lente deliquescence des trains alpins | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Guillaume Chassagnon
Amoureux des montagnes, des hommes y vivant. j'aime les parcourir, les photographier, les découvrir et donner envie de les fréquenter. Sac à dos, livres et appareil photos sont mes outils quotidiens. Je travaille aussi pour de la presse quotidienne pour notamment montrer le dynamisme culturel et associatif de mon territoire. A bientôt sur les sentiers, autour d'un bon verre de vin, d'un plateau de fromage ou dans une librairie! Et à la fac d'Avignon of course
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