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Guest in the City : ces hôtes qui partagent leur talent avec vous…

Mettre en relation les visiteurs de passage avec des locaux désireux de partager leur passion, telle est l’idée, magnifique, gouvernant le site que viennent de lancer Véronique et Frank, eux-mêmes voyageurs en quête d’un peu plus d’humanité ordinaire. Rencontre avec Frank qui nous explique ici le pourquoi du comment de cette nouvelle forme de tourisme collaboratif amenée, d’évidence, à se développer à l’avenir.

NB : des hôtes de talent sont toujours recherchés !…

Guest-in-the-City Guest in the City, dont la base line est : « activités et repas entre particuliers »… Voilà bien une idée dans l’air du temps. Sur quel principe le site fonctionne-t-il exactement ?

Frank : Guest in the City est une plate-forme collaborative mettant en relation des particuliers désirant vivre et voyager autrement. Véronique et moi, avons vécu 4 ans aux Etats-Unis et beaucoup voyagé pour découvrir ce pays magnifique. On a pu constater combien il était difficile d’entrer en relation avec des gens du cru vous ouvrant sur la vie quotidienne locale. Aussi, à notre retour en France, nous sommes-nous mis à réfléchir : comment faciliter ce contact ? Comment permettre à un voyageur de converser avec d’autres personnes que les éternels réceptionnistes, chauffeurs, serveurs, avec lesquels la relation est avant tout professionnelle ?… C’est ce qui nous a amené à proposer aux voyageurs d’entrer en contact avec des particuliers qui leur feront partager, le temps d’un repas, d’une activité ou d’une excursion une expérience plus chaleureuse et authentique.

Les offres proposées vont bien sûr évoluer et se multiplier, mais quelles sont les grandes catégories présentes sur le site pour le moment ?

F : Comment mieux vivre la convivialité qu’autour d’un repas préparé avec savoir-faire et cœur ? C’est donc naturellement par cette proposition que nous avons commencé, y ajoutant rapidement les visites guidées (ballades à pied ou à vélo), puis les cours de cuisine donnés par des passionnés et enfin, bien que cela ne fût pas prévu au départ, le bien-être. Car nous avons été contactés par des personnes qui proposaient des massages assis (tête, nuque et dos, comme il en est proposé dans certains aéroports). Deux de nos hôtes (nous désignons par ce terme les personnes qui reçoivent chez elles, celles qui voyagent étant nos « visiteurs ») nous ont également proposé du jardinage, qui pourrait donc bien être la prochaine activité proposée sur le site.

« Entre particuliers » signifie que l’on n’a pas affaire à une entreprise, mais certaines personnes n’en sont pas moins des professionnels de ce qu’elles proposent, non ? Ou bien n’est-on, chez Guest in the City, qu’entre amateurs ? Comment avez-vous tranché cet aspect important ?

F : Au départ, nous pensions réserver le site exclusivement aux particuliers, en effet, mais dans le même temps, nous sommes une jeune start-up et notre souci premier est d’atteindre un nombre suffisant d’hôtes et de propositions pour que l’internaute dispose d’un vrai choix. Alors, nous n’avons pas repoussé systématiquement les quelques professionnels qui se sont présentés, surtout si ces personnes proposent un lien fort avec les invités.

Frank…

Justement. Pouvez-vous nous dire deux mots de vous deux, de ce qui vous a entraînés à vous lancer dans ce magnifique projet collaboratif, nous raconter un peu l’aventure, côté intérieur

F : Lorsque je travaillais aux Etats-Unis, comme informaticien, chez SAP, Véronique a créé un premier site « Saveur du Jour », proposant aux Américains des produits français : épicerie fine, souvenirs typiques, produits provençaux… Elle avait donc une certaine expérience de l’internet et se demandait comment donner une dimension humaine plus importante à ce qu’elle proposait. Sans cesse, revenait cette idée de pouvoir établir davantage de contact avec les habitants qui demeurent quand même les meilleurs ambassadeurs d’un territoire et de ses richesses. Alors quand nous sommes rentrés en France, j’ai lâché mon job pour que nous vivions cette aventure-là à deux. Cela représente beaucoup de travail et il est trop tôt pour savoir si le succès sera pleinement au rendez-vous, mais le site est très bien reçu et nous sommes à présent dans une phase beaucoup plus intéressante, humaine, en contact avec les hôtes et les visiteurs pour qui nous jouons le rôle de facilitateurs. Surtout, nous sommes parvenus à faire coïncider notre vie professionnelle et nos passions !

… et Véronique !

Quel est le modèle économique du site ?

F : La commission, tout simplement. Les hôtes passent sur le site une annonce payante et lorsque des visiteurs réservent en ligne – par exemple deux dîners à 10 € chacun, soit 20€ au total – une commission de 15%, soit 3 €, y est ajoutée.

Depuis quand Guest in the city est-il ouvert et comment le site démarre-t-il ?

F : Le site a été lancé en début d’année. C’est tout frais encore et l’on peut juste dire que l’accueil est bon ; les professionnels (on a des appels d’agences de voyage) comme les particuliers adhèrent au concept. Nous en sommes désormais à la première étape qui consiste à constituer un volume d’offres suffisant que nous estimons aux alentours des 1000 propositions, ce qui en ferait grosso-modo 80 annonces par région. Nous en sommes actuellement à 150 hôtes, essentiellement domiciliés dans la région Aix-Marseille – où nous vivons et bénéficions d’un réseau – et sur Paris, incontournable. On espère arriver à quelque chose de sympathique et bien rodé fin 2017 ; on devrait alors avoir atteint la masse critique pour bénéficier des retombées du bouche à oreille.

Quelles propositions les internautes semblent-ils plébisciter et quelles ont été vos premières surprises depuis le lancement du site ?

F : Que les repas aient été plébiscités en premier ne nous a pas réellement surpris. En revanche, nous avons été surpris par l’engouement d’une clientèle majoritairement étrangère. Est-ce en raison du nom de notre site, anglophone ? Peut-être. En tous cas, cela nous incite à traduire les annonces d’un maximum d’hôtes, service que nous proposons gratuitement mais que n’avons pas encore institutionnalisé pour toutes les annonces. Dans le même temps, ce succès se comprend : un étranger, au pays du bien manger et du bien vivre, quelle expérience tentante ; c’est l’occasion de poser mille questions, préparer son programme, etc. Les Français pour leur part recherchent surtout une expertise : cours de cuisine, randonnées et activités spécifiques.

Qui sont, majoritairement, les clients privilégiés de Guest in the City?

F : Là aussi, nous avons été surpris… d’attirer des gens plus jeunes que nous ne le pensions. Mais à la réflexion, c’est normal puisque ce sont justement ces personnes nées avec internet (la génération Y, encore appelée les Millénials) et pratiquant l’économie collaborative depuis des années déjà qui vont être les plus à l’aise sur ce genre de pratiques. Quant aux hôtes, ils sont un peu plus âgés, la cinquantaine souvent, disposant de temps ou ayant changé de vie pour gagner en authenticité. Sans oublier un certain nombre d’étudiants proposant des balades savantes pour se faire un peu d’argent de poche.

GITC Comment ca marche

Avec Guest in the City, on franchit un pas de plus dans l’ubérisation du monde par laquelle l’individu revient au centre du modèle économique : on est tous chauffeur, hôte, guide… et désormais : prestataire d’activité. Cela comporte néanmoins une certaine prise de risque : vous pariez sur le talent et la compétence des gens. Opérez-vous une sélection à la base ou bien, pour éviter les écarts, fonctionnez-vous sur un système d’évaluation postérieure afin d’écarter les exceptions indésirables ?

F : « Vous avez un talent ? » demande-t-on sur le site pour recruter nos hôtes. La tournure de la phrase n’est pas anodine car, de fait, pour réussir dans une telle activité, il faut non seulement en avoir envie mais avoir un certain talent : charisme minimum, ouverture d’esprit, sens de l’accueil et chaleur humaine… Lors de chaque candidature, nous appelons le postulant pour discuter avec lui de ses motivations et, plus simplement, vérifier qu’il est à l’aise dans le contact humain. Tous ne franchissent pas le cap. On n’en prend pas moins un certain risque, c’est vrai, et les appréciations laissées par les visiteurs sont là pour nous confirmer ou non nos impressions. Cette sélection et ces évaluations sont importantes pour garantir des annonces de qualité sur le site.

Qu’est-ce qui vous a fait le plus plaisir, pour l’instant, parmi les partages que l’on vous a déjà rapportés et qui ont été initiés grâce à votre site ?

F : C’est de recevoir, en plus de l’appréciation demandée, des e-mails de visiteurs étrangers, emballés par leur soirée chez des Français et qui tenaient à nous la raconter : accueil, visite des lieux, repas succulent, conversation très amicale, visite de la cave à vins (un must pour eux !)… Là, nous nous disons que nous avons atteint notre but, et apporté à des voyageurs une expérience enrichissante.

Guest in the City, est-ce que cela signifie que cela ne fonctionne qu’en ville ?

F : Non, cela fonctionne surtout en ville, mais pas que : nous avons déjà des offres du côté d’Annecy, en montagne et également dans la campagne bretonne, à côté de Vannes. En fait, le concept prend dans toutes les régions touristiques, suffisamment fréquentées par des visiteurs.

De quoi n’a-t-on pas parlé qui vous tienne à cœur ?

F : Nous avons dit l’essentiel, je pense. Bien sûr, les gens nous demandent souvent si nous allons proposer la même chose à l’étranger ?… C’est tout à fait réalisable, en particulier dans les pays à fort potentiel touristique comme les Etats-Unis ou d’autres pays européens. Avant cela, il nous reste beaucoup à faire sur l’hexagone : solidifier l’offre, collecter plus de commentaires, et améliorer le site. Transposer le concept Guest in the City dans d’autres pays, on y réfléchira plus sérieusement à partir de l’année prochaine ;-)

Aller + loin : https://www.guestinthecity.com/fr/

 

 

 


Guest in the City : ces hôtes qui partagent leur talent avec vous… | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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