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FORUM TOP RESA – Comment être acteur du changement durable ?

| Publié le 23 septembre 2011
             

Mardi 20 septembre. 16h30. Le forum Développement Durable et Tourisme Responsable reprend. La deuxième table ronde vise à s’interroger sur « Comment être acteur du changement durable ? », notamment sous le prisme des changements récents dans le bassin méditerranéen.

Soit : Au sein de la filière Tourisme, comment être un acteur et non un spectateur du « changement durable » auprès des destinations ? Les récents évènements dans le bassin méditerranéen en sont la parfaite illustration. Quels rôles doivent jouer les acteurs du tourisme pour participer voire contribuer à l’émergence positive de ces changements ?

Serge Laurens – FRAM Voyages

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Fram

Les évènements récents dans le bassin méditerranéen ont été vécus de très près par Fram. Et du fait de notre forte présence dans ces pays, on a considéré que cela se passait chez nous.

Depuis toujours, Fram est un acteur économique qui défend la valeur des vacances. Aujourd’hui, c’est une vraie conscience dans le groupe, avec l’intégration de toute la chaîne des valeurs.

Et notamment, depuis 2007, nous avons lancé un programme Planète Fram, qui a pour objectif de mettre un nom sur tout un ensemble de pratiques anciennes liées au tourisme responsable avec trois volets :

– un volet éthique / un volet écologique / un volet économique

Le volet économique : quand on va dans un pays, on y reste longtemps. Pour la crise du monde arable, Fram vient d’investir 4 millions d’euros à Marrakech. On joue notre rôle d’acteur économique. Aujourd’hui, la première manière d’être durable, c’est de créer des emplois.

Le volet éthique, je tiens déjà à rappeler que nous sommes un voyagiste grand public et que les consommateurs de Fram sont proches de ces valeurs. Nous avons donc un rôle pédagogique de sensibilisation de nos clients : respect des hôtes, lutte contre le tourisme sexuel, engagement, documents de formation, etc.

Le volet écologique :                                                                          Ce qui marche :  C’est notre charte d’hôtellerie responsable. Nous avons installé des récupérateurs d’eau de pluie, des systèmes solaires pour l’eau chaude, nous choisissons des prestataires verts, faisons attention à l’électricité (coupures en journée). Là, l’économique rejoint l’écologique. C’est donc aussi rentable.

Ce qui ne marche pas :                                                                       Nous avions commencé à compenser le CO2 pour l’ensemble des collaborateurs du groupe. On a souhaité le proposer à nos clients. On a beaucoup informé. Au bout de trois ans, on a réalisé que les clients qui avaient décidé de compenser étaient marginaux. Finalement, on a abandonné, contrairement à VDM qui l’intègre dans ses brochures.

Le développement durable, pour moi, c’est donc plus d’investir pour créer de l’emploi. Le citoyen est plutôt enclin à avoir une démarche durable mais souvent, cela ne va pas au-delà des déclarations d’intention.

Nous sommes partenaires d’une Charte du Tourisme durable au Maroc. Ainsi, nous faisons attention au patrimoine naturel lorsque  nous ouvrons de nouvelles touristiques. On essaie aussi de faire sortir les gens des clubs, de diversifier les centres d’intérêts, de montrer la richesse du pays, d’inciter à la découverte.

 

Patrick Elouarghi – Groupe Hi Life

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HI LIFE est né de la rencontre fusionnelle entre des autodidactes passionnés par l’hôtellerie, Philippe Chapelet et Patrick Elouarghi, et une designer visionnaire tournée vers les autres, Matali Crasset. Hi Life est aussi un groupe qui expérimente le contemporain tout en le mêlant à des préoccupations écologiques.

Depuis toujours, le groupe prend en compte le recyclage, organise des petits déjeuners bios. Pour Hi Life, contemporain et écologie, cela tombait sous le sens.

En 2005, l’aventure d’Hi Life en Tunisie commence avec une conception philosophique – construire une habitation entière en Tunisie –Dar Hi* –  une maison de 18 chambres, forme de retraite aussi tournée vers les autres. On a choisi l’échelle d’un village pour faire revivre les traditions.

On a mis en avant la cuisine traditionnelle faite par des femmes, l’apport en énergie solaire, la géothermie, l’utilisation de matériaux locaux.

Dar Hi Hôtel

Pour nous, c’est symbole de la nouvelle Tunisie, qui a retrouvé sa voix.      On voulait montrer qu’en Tunisie, on pouvait développer autre chose (yoga, ayurveda, retraite, etc.) Aujourd’hui, on a encore plus de force, plus d’envie, loin du tourisme de masse. On travaille avec les autorités tunisiennes. On a travaillé avec de grands designers. Ceci nous amène une grande médiatisation.

La Tunisie de demain ?

Tout le monde est conscient qu’il faut balayer le passé. Faire un grand changement. Je vais tout faire pour que la Tunisie fasse un grand pas en avant. Aujourd’hui, dans chaque ville, chaque quartier, tout le monde doit prendre part à ce développement.

Mr Hamid Addou – Office du Tourisme du Maroc

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Au-delà des évolutions sociales et politiques, il existe une prise de conscience, au Maroc, qu’il faut développer les richesses locales mais aussi les partager avec les populations locales.

Plusieurs grands axes sont prévus :

– Sauvegarder le patrimoine, l’artisanat, préserver l’environnement (pavillon bleu, clé verte, etc.)

– Prise de conscience de l’importance de l’énergie.

– Dernier axe : Développement économique et social. Il faut développer un tourisme de niche, de qualité, à forte valeur ajoutée.

Nous devons travailler sur toute la chaine de valeur pour une « vraie approche globale ». Du produit à la distribution. Les T.O doivent avoir à la fois une approche de commercialisation et de sensibilisation du client.

L’OT du Maroc sensibilise les voyageurs par des campagnes de communication sur le tourisme responsable. Un Livret sur le tourisme responsable a aussi été édité. Ex : Petit lexique d’arabe dialectal, etc.

L’OT est aussi sensible à l’accueil des touristes. Le Maroc a pour ambition de s’inscrire dans le Top 20 des destinations Tourisme Responsable.

Pour cela : programme de remise à niveau des casbahs, aide à l’investissement pour  la préservation des sites, formation des équipes.

C’est tout un pays qui évolue – au niveau juridique, écologique…

Ex : Le Maroc vient d’interdire les sacs plastiques. Juridiction sur l’habitat et l’écologie. Une batterie de mesure vient d’être votées pour protéger le pays, éviter de bétonner les côtes. L’idée : inciter les investisseurs à construire à une échelle réduite, en privilégiant l’énergie solaire, l’économie d’eau.

Ex : Il est à présent impossible de construire un golf au Maroc s’il ne vient pas avec la réutilisation des eaux usées.

Une charte de l’environnement est également à l’étude pour que les contrats avec nos opérateurs soient de plus en plus clairs.

Comment arrive-t-on à sensibiliser la population marocaine sur le tourisme responsable ? N’est ce pas un souci de pays riche ?

On parle ici d’un pays plus que d’un secteur, c’est tout le Maroc qui est concerné au-delà du tourisme. Les sacs plastiques, les économies d’eau, d’énergie, cela commence à l’école. Il faut faire un travail de longue haleine pour préserver ce positionnement. La sensibilisation est une nécessité.

Mr Christian Orofino – SNAV

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e Snav est le syndicat professionnel des agents de voyages.

Sur le rôle du SNAV

En France, les opérateurs ont du mal à prendre à bras le corps le problème du développement durable. Le SNAV est un syndicat qui représente 15 000 entreprises. Sa première responsabilité est donc le développement économique puisqu’aucune activité n’est viable si elle n’est pas viable économiquement. Ce, que ce soit en terme de produits, de destinations.

Sur le développement durable

En France, les acteurs ont du mal à évoluer sur le développement durable dans le contexte actuel difficile. La profession stagne et la crise a relayé au second plan le développement durable. Pourtant, nous pensons que justement parce que c’est la crise, il faut rebondir. Au SNAV, la plupart de nos affiliés pratiquent un tourisme de masse. Or, il faut que le tourisme de masse aussi se responsabilise.

L’enjeu est extraordinaire. Sinon, on va perdre du terrain face à nos concurrents.  Le tourisme responsable est un tourisme réfléchi qui a besoin de conseils, de préconisations, garant de cette chaîne de valeurs. Il y a donc là un moyen de rebondir, de créer une nouvelle ligne de produits, de rechercher le client.  Cette crise, c’est l’occasion de réinvestir, de remodeler notre offre grâce au développement durable.

Un nouvel label ?

Des labels, nous sommes conscients qu’il y en a des dizaines, tous crédibles. Mais, il n’y avait pas de labels de produits packagés. Or, nous cherchions les moyens de rendre une visibilité par rapport à cette démarche. Un label de produits pouvait aider nos clients à venir nous revoir.

Pour nous, il n’y a pas de bons et de mauvais labels. Il y a la volonté de créer une nouvelle ligne de produits avec une signature nouvelle qui serait reconnue. Et ce, afin de rendre visible des produits proposés par des opérateurs de niche. Cela permet de retisser une relation de confiance avec nos clients.

C’est aussi un signe de renouveau. Ce nouveau label sortira d’ici 18 mois.

Conclusion par Gilles Clémente – CSC Ecorismo

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Le mot clé, c’est la chaine de valeur à faire perdurer. Le tourisme durable est un projet de pays riches mais au sein des pays riches, la croissance est faible. Au contraire, chez les pays récepteurs, le taux de croissance est important.

Or, le consommateur veut être conso-acteur, c’est au professionnel de l’aider, de le diriger.

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*Note de l’Auteur : Dar Hi a obtenu le Trophée du Tourisme Responsable 2011 dans la catégorie « Luxe et Zen » le lendemain de cette allocution.

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Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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