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5 questions à Lionel Bony, nouveau directeur de Chamina voyages

| Publié le 10 juillet 2012
             

Auvergnat pure souche et voyageur dans l’âme, à seulement 35 ans, Lionel Bony a déjà fait un sacré bout de chemin. C’est sur les sentiers de la Cappadoce que nous avons eu l’occasion de le croiser et de le questionner sur sa feuille de route pour Chamina Voyages.

Lionel Bony en Cappadoce. Photo : S.Repéto

Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel qui vous a amené à la tête de Chamina Voyages ?

Je suis auvergnat de naissance, ce qui représente mon premier lien avec Chamina qui est basé dans le Puy de Dôme et en Lozère.  Après avoir travaillé chez L’Oréal à Paris, je suis parti en Bolivie pour m’occuper d’éco-tourisme. Puis j’ai repris mes études aux Etats-unis dans le management durable (master degree in business administration) et suivi des cours spécialisés sur le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises. J’ai ensuite passé 5 ans aux Etats-unis, entre Hawaii et le Colorado, où je travaillais pour le Rocky Mountain Institute, un cabinet de conseil en développement durable, spécialisée dans les énergies et ressources renouvelables.
Mes racines auvergnates m’ont ramené à Clermont, et s’est offert à moi l’opportunité de prendre la direction de Chamina Voyages, François Glémain fondateur de Chamina prenant sa retraite.

Quelle est votre vision à moyen et long terme du tourisme responsable ?

C’est une question importante, car trop souvent on se focalise sur le présent et on oublie d’avoir une vision lointaine. Lorsqu’on parle d’activités économiques responsables, il est essentiel de prendre en compte trois composantes qui sont l’environnement, le social et l’économique.
Pour ce qui est de l’environnement, il ne faut pas se voiler la face, il y a deux impacts négatifs majeurs qui sont les transports ainsi que les impacts que procure le tourisme sur place. Pour les transports, il faut à long terme mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles, par le développement d’avions qui fonctionnent avec des énergies alternatives mais aussi faire émerger d’autres modes de transports. Quant aux impacts du tourisme sur place, il est nécessaire de limiter le nombre de personne qu’on envoie, et de bien sélectionner les hébergements, en s’assurant qu’ils respectent les sites et qu’ils privilégient les circuits courts pour l’alimentation.
La composante sociale elle, s’applique d’abord au sein de nos entreprises, en proposant de bonnes conditions de travail, au delà de la législation minimale, avec des perspectives de carrière intéressantes ainsi qu’une possibilité d’accéder à nos voyages. Il s’agit aussi qu’à terme cela puisse s’appliquer chez nos réceptifs, leur permettant de voyager à leur tour dans l’autre sens.
Sur le point de vue économique,  il est important que nos entreprises ainsi que les réceptifs puissent gagner leur vie décemment de manière a réaliser des marges leur permettant de réinvestir dans les deux premiers éléments. Cela passe par une véritable réflexion sur les prix, afin de définir un juste équilibre entre une marge décente et le meilleur prix pour le client.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre choix de participer à ce voyage en Turquie ?

Ce séjour répondait à un triple objectif :

  • Mieux connaître une destination importante pour Chamina, la Cappadoce, en parcourant nos circuits de randonnée, en discutant sur le terrain avec nos clients, et en rencontrant nos prestataires
  • Spécifiquement, j’ai beaucoup échangé avec notre réceptif sur ATR
  • Et bien sûr, il s’agissait également d’accompagner les journalistes présents à ce voyage de presse, et de leur faire (re)découvrir l’esprit et la qualité Chamina

Quel est votre rôle dans ATR ?

Les représentants des entreprises membres d’ATR jouent un double rôle. Stratégique, lors de réunions plusieurs fois par an où nous discutons des grandes orientations à donner à l’association. Plus tactique, au quotidien dans nos entreprises où nous mettons en place un certain nombre de pratiques responsables liées au référentiel ATR. Concernant les grandes orientations, maintenant que la certification « Vers un tourisme responsable » est en vitesse de croisière au sein de chaque entreprise membre, la priorité va être donnée à la communication, aux actions Solidarité et Développement Durable, et à l’ouverture d’ATR à d’autres acteurs du tourisme. Notre objectif est ainsi d’augmenter la notoriété d’ATR, avec un certain nombre d’actions et un plan de communication. Nous voulons également jouer un rôle d’information, voire d’éducation auprès de la profession, et proposer des réflexions de fond. Enfin, nous souhaitons nous ouvrir à d’autres acteurs, des grands TO du tourisme « classique » aux petites agences réceptives régionales.

Comment faire progresser Chamina dans ses engagements vers un Tourisme plus responsable ?

Chamina Voyages est né dans le tourisme responsable : notre entreprise a été créée sous forme associative dans les années 70 en partie pour aider au maintien d’une activité économique en milieu rural dans le massif Central. Nous sommes donc depuis toujours très attachés aux dimensions sociales et environnementales du tourisme. Par exemples, plus de 70% de nos séjours sont accessibles en transports en commun, et nous avons des relations de proximité avec la plupart de nos prestataires. Venant moi-même du développement durable, je souhaite que nous nous appuyions sur cet héritage pour aller encore plus loin. Cela passera d’abord par une meilleure connaissance de l’impact (positif et négatif) de nos séjours. Ensuite, par une réduction ou compensation des impacts négatifs et, chaque fois que c’est possible, un renforcement des impacts positifs. Je reste volontairement général car nous sommes actuellement en pleine réflexion sur ces sujets. A suivre donc !


5 questions à Lionel Bony, nouveau directeur de Chamina voyages | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Sebastien Repeto
Fondateur de l'Agence Social Media My Destination, Sébastien est avant tout un passionné de voyage.
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